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Quelques Fables

 

Les premières fables de Pierre Béarn ont paru dans sa revue LA PASSERELLE.

En 1994, ce fut leur consécration par les Editions NATHAN, avec leur entrée dans un album des grands classiques de la FABLE aux côtés de LA FONTAINE, FLORIAN, FENELON.

Puis le Editions EDITINTER les firent connaître, dès février 1995, au grand public. Pierre Béarn a écrit plus de 360 fables. La plupart ont été illustrées par Arfoll.

 

LA GIRAFE ET LES DIFFÉRENCES

 

Une girafe très distinguée

avait une mauvaise idée

sur la longueur de son cou

dont elle avait le dégoût

 

Il était tantôt trop long

tantôt en colimaçon

intelligent ou stupide

ou raide comme un bâton

 

C’est pourquoi elle s’en alla

questionner un éléphant

dont la trompe de pacha

gigotait allégrement

 

– Toi, tu as beaucoup de chance

lui dit-elle tout d’abord

ta trompe est une providence

tes cornes sont des trésors

Moi si je veux brouter l’herbe

mes jambes doivent s’ouvrir

mais toi tu restes superbe

triomphant comme un fakir.

Pour les incendies de brousse

quand tout le monde a la frousse

ta trompe a la renommée

d’être un bon sapeur-pompier

 

– C’est vrai que j’ai cette science

dit l’éléphant très surpris

mais ce sont les différences

qui justifient notre Vie.

(1999)

 

 

UNE GRENOUILLE S’AMUSAIT…

 

Une grenouille qui régnait

sur un ruisseau qui chantait

rêvait à la certitude

qu’elle était née sur la Lune

Tel un clown qui s’amuse

elle multipliait les ruses

pour séduire les hannetons

qu’elle avalait sans façon

 

Elle était toujours en fête

gigotant dans des pirouettes

qui faisaient rire les canards

et se tordre les lézards

 

Mais les grenouilles ses soeurs

la traitaient en dictateur

si bien qu’un jour d’allégresse

elles devinrent des tigresses

 

La cernant dans les roseaux

elles sautèrent sur son dos

pour mieux lui rogner les pattes

et ses palmes d’acrobate

 

Aussitôt au bord de l’eau

se fanèrent les roseaux

et devant un tel abus

le ruisseau ne chanta plus.

 

Si vous voyez les grenouilles

s’amuser à jouer aux clowns

laissez-les s’empanacher

il n’est bon que de chanter.

 

 

HÉRISSON, CHAT, MULOTS

 

Un hérisson lourd et pesant

était devenu le compère

d’un chat qui croquait les mulots

et ne lui laissait que poussière.

Il en était fort mécontent

si bien qu’un soir il décida

que mieux valait chasser tout seul…

 

Et le voilà guettant les trous

où les mulots faisaient joujou

si bien qu’une nuit un jeunot

s’empala sur sa panoplie

de pique-pique me voici !

 

Le hérisson grogna de joie

– Je vais faire un repas de roi !

pensait-il tout en emportant

le mulot cloué sur son dos.

 

Mais un chat qui passait par là

s’en empara d’un coup de griffes

pour le dévorer à son aise

et ne laisser au hérisson

qu’une odeur de gibier dans l’herbe…

 

Ah ! le vilain chat que voilà.

 

 

UN KANGOUROU COLLECTIONNEUR

 

Les prenant pour grains de café

qu’il espérait vendre au marché

de la Réserve zoologique

de Saint-Vrain où il habitait

un kangourou collectionnait

dans sa poche resplendissante

des coccinelles complaisantes

 

Il voulait imiter les hommes

 

– Comment broyez-vous le café ?

demandait-il aux chimpanzés

 

Ne récoltant partout que rire

il ouvrit brusquement sa poche

pour confondre les ricaneurs

 

Aussitôt surgit un nuage

de coccinelles émerveillées

dont la beauté bouleversa

toutes les bêtes

 

Le kangourou fut acclamé

car on crut qu’il avait agi

par respect de la liberté

 

 

UNE LANGOUSTE ÉTAIT AMOUREUSE

 

Près des rochers de Douarnenez

une langouste était éprise

d’un loup de mer de grande race.

 

Ce fut un concert de Ho-La !

Cent poissons les montraient du doigt.

 

Puis tous enfin les admirèrent

car le spectacle qu’ils offraient

l’un sur l’autre en caracolant

était vraiment sensationnel.

 

Mais un matin plus de langouste

car elle était née infidèle

sachant prendre mais sans donner.

 

Fort attristé le loup de mer

se mit quand même à la chercher

et très vite, mais quelle horreur !

il la découvrit prisonnière

dans un casier de marinier

sur un haut-fond des mortes eaux.

 

– Que fais-tu là ma bien aimée

ce piège est trop grossier pour toi.

 

– Je le sais bien, dit la langouste

mais le pêcheur est beau garçon.

 

Tout d’abord le loup de mer

crut à une plaisanterie

mais le casier disparut

emportant sa bien aimée.

 

 

MÉSANGE ET PIGEON

 

Dans un bec qui caracole

un pigeon avait gobé

une graine de tournesol

qu’il ne pouvait avaler

 

Complaisante une mésange

accourut à son secours

elle aimait jouer aux anges

une façon de dire bonjour

 

Bec à bec on pouvait croire

que l’amour les unissait

mais c’était contradictoire

et vraiment par trop simplet

 

Car dès qu’il fut libéré

le pigeon s’encoléra

et il foutit la raclée

en veux-tu et en voilà

à la mésange affolée

 

Sapristi de sapristi

à quoi sert d’être poli ?

 

 

UN RECTANGLE

 

Un rectangle se voulait carré

ce qui l’obligeait à maigrir

il se mit à réfléchir

pour découvrir un procédé

capable de réajuster

la démesure de ses flancs…

 

Et le voilà glissant glissant

se retournant de droite à gauche

tant et tant, tant et tant et tant

qu’il ne parvint qu’à s’arrondir !

 

En découvrant qu’il était rond

le rectangle voulut mourir.

 

C’est pourtant bon d’être un ballon

lorsqu’on s’envole vers le ciel

mais s’il faut être honoré

par de violents coups de pied

il vaut mieux rester carré.

 

 

UN RATON-LAVEUR

 

Un raton-laveur scrupuleux

cherchait à justifier son nom

en fréquentant le bord des mares.

 

Un matin d’orage au repos

il rencontra sous la feuillée

un escargot la mine en pleurs.

 

– Un cochon m’a éclaboussé

en se roulant dans son fumier,

dit le pauvret fort mal à l’aise

et me voilà défiguré !

 

– Ne suis-je pas raton-laveur ?

répondit le rat scrupuleux

je vais lessiver ta coquille.

 

Mais le raton qui voulait plaire

n’avait de laveur que le nom

il escrabouilla l’escargot

Car il n’était qu’un salaud !

 

 

 

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